Village de Brill , 3 impasse des Gobs au Sel (vous savez, c’est la cour à côté de la forge !), 2eme étage, porte rouge.
Etrange appartement. Charmant dans sa décoration… si l’on est un mort-vivant évidement. Etonnant, cela va sans dire. Quelque chose de … Féminin.
Diverses armes accrochées aux murs, décorées de nœuds de soies pourpres. Un crâne non identifié (humain ?!) et travaillé, faisant office de vase, contenant un superbe bouquet de fleurs jaunes et violettes. Un parfum sucré persistant, émanant sans nul doute de la plus énorme corbeille de fruits de tout Fossoyeuse, qui trône sur la table massive. Sur une banquette de velours grenat, des sous vêtements fins, à coté d’une armure, vraisemblablement de femme, couverte de sang. L’horrible odeur des bottes en mailles n’est agréable que pour le bébé dragon qui s’amuse à en mâchonner une sous le regard blasé d’un loup encore a moitié endormi.
Sur une étagère, quelques ouvrages imposants. On y trouve autant de « Nouvelles techniques de Régimes pour Guerrière ! », de « Comment rester féminine tout en portant une arme d’asth » que de romans à l’eau de rose de la collection « Amour, Passion et Catacombes ». Un malheureux cahier griffonné « Recettes de cuisine de Tata Ratana » et un livre qui semble perdu : « 1001 trucs du Paladin», oublié la par le seigneur Vaillesang, maitre d’arme et formateur de Marlysa.
Par la fenêtre de la petite chambre, percent les bruits et cris du Marché tout proche.
« WTS DSS 12 PA ! »
« Xaxaxaxaxaxa »
« WTB ...PO ! »
« Dites ? Vous savez pas où je peux trouver les informations pour aller dénicher Le mage à Sombrecroc ?? »
Au brouhaha ambiant, et hétéroclite, comme vous pouvez le constater, se mêlent les rires, les injures, les invocations, les sorts offerts aux voyageurs, la sépulcrale voix de l’oracle morbide et les annonces bruyantes de la compagnie de zeppelin (sans parler des gueulantes du gnome vert avertissant leurs arrivées).
Consolez vous, lecteurs, en pensant que Brill est un tout petit village… Imaginez Fossoyeuse !
Bref, dans la chambre, un grognement, qui se voudrait gracieux…, s’échappe de sous l’épaisse fourrure d’ours. Le Loup jusqu’alors surveillant le Dragounet, s’empresse de rejoindre l’endroit pour saisir du bout des crocs un coin de couverture et tirer dessus avec bienveillance. Il commence à savoir que, sans cela, la demoiselle ne sortira pas du lit avant encore une bonne heure.
La protestation ne se fait pas attendre, comme tous les matins.
« Mantrosis ! » beugle une voix féminine assez grave. L’animal lève les yeux au ciel avant de retourner au salon, tenter de sauver au moins une botte des dents de lait du reptile. Il n’y parviendra pas ce jour là d’ailleurs.
Un rayon de soleil illumine timidement la pièce, s’amusant sur la « délicate » peau dénudée… et bleue. La jeune morte vivante s’éveille petit a petit, à mesure que le jour réchauffe son corps ensommeillé.
Bientôt, le regard sombre croisera celui de quelques images, posées sur la table basse. Que des mâles dessus. Morts-vivants, Orcs, elfs. Une main vient saisir celle plus en évidence, en caresse le contour comme pour en frôler le modèle, équipé de pied en cap avec de la maille rutilante.
Un intrus, un grand et bel orc destroyer avec qui elle sort depuis quelques délicieuses lunes déjà… Un soupir lascif en dit long sur les nuits passées en sa torride compagnie. Ce physique outrageusement musculeux, la voix chaude et rauque soufflant à son oreille, le même sang qui bouillonnent dans leurs veines, au combat dans les Tarides, comme au corps à corps à l’auberge...
Si elle n’était pas de si bonne humeur, notre Marlysa bouderait, en songeant au bonheur de la fiancée Morte vivante qu’elle allait retrouver. Une chanson d’une certaine AlahanisMo Riceth lui rappelle un peu cela : « it’s like meeting the man of your dreams, and then meeting his beautiful wife. Isn’t it ironic ? »
Jalousie bien mal placée d’ailleurs, venant d’une demoiselle qui aime tant être libertine.
Mais un sourire radieux s’épanoui sur le visage de Marlysa alors qu’elle serre le collier d’Arwinn contre son cœur, dans un élan de naïveté de jouvencelle assez ahurissant. Elle embrasse le collier d’un baiser claquant avant de se lever d’un bond joyeux hors de sa cabine du zeppelin et danser jusqu'au pied de la tour, puis jusque Brill.
Pendant que son amie irradiait de bonheur . ...Gratouillis au Dragon « Bonjour mon Razorounet adoré ! » , une caresse complice au loup, toute souriante « Toi mon vieux, t’as de la chance que j’ai rendez vous aujourd’hui ! », et, virevoltante, elle retourne dans sa chambre, croquant dans un fruit bleu chipé sur la table au passage.
Il lui faut bien quatre heures pour se décider sur la tenue - finalement elle met la première qu’elle avait essayé. Typique- pour la faire briller - « Mantrosis, arrête de bouder ! C’est juste que les poils de ta queue sont super lustrant sur de la maille… » - , réparer une botte -« Saloperie de dragon ! »- , et refaire sa coiffure tribale sophistiquée en grommelant qu’elle serait encore plus belle avec un diadème , évidement…
Les demoiselles se rejoignirent.. Et Audèla, la morte vivante remis les livres si précieux aux yeux de Marlysa, qui n’en finissait pas de sourire.....
Elle remit tout cela à la banque de fossoyeuse puis elles partirent au grand marché de Lune-Argent dans l’espoir de faire .... ???