Les années ont passé …
Le manoir jadis silencieux, résonne désormais des allées et venues d’une jeune personne,
rieuse, gaie et dont son « père »
ne se lasse d’admirer les prouesses.
« Anwamanë ! Rentre ma douce, il se fait tard, je n’aime pas te savoir loin de moi quand la nuit approche » dit l’homme qui observe de loin l’entrainement de sa « fille ».
Et, d’un geste de la main, il subtilise l’arc, les flèches et tout ce dont Anwamanë dispose pour s’entrainer.
L’obligeant ainsi à le rejoindre, car la petite aime la chasse ;
un peu trop au gout de ce mage révéré et reconnu dans tout le royaume et au de là des frontières.
Anwamnë avait l’habitude, les exigences de son père étaient rudes parfois …
mais elle parvenait à les contourner, comme toute jeune fille de son âge,
elle le charmait de tendresse et le vieil homme ne pouvait qu’acquiescer.
Attendant Anwamanë le regard songeur perdu dans le paysage environnant il réfléchi …
Ce n’est pas faute de lui avoir enseigné la magie, et ce, dès son plus jeune âge ! se dit il ….
Mais, maudit fut le jour où, le Maître des Archers et défenseurs du manoir offrit un arc à l’enfant !
Il aurait tant aimé qu’elle lui ressemble, la façonner avec amour et douceur et lui faire don du meilleur de lui-même..
L’acquis d’une vie, jusqu’à son dernier souffle.
Oui ! il avait fondé des espoirs secrets sur ce bébé dès le premier soir….
C’était un honneur exceptionnel, un don inattendu pour ces vieux jours.
Cette enfant, maintenant adolescente, avait pris une grande place dans son cœur,
bien qu’elle ne fut le fruit de son sang .
Ses Pensées avaient conduit ses pas dans la grande salle du mystère, comme il aimait à le dire .
Il était attendu …
Un noble et fidèle ami, escortait avec la plus grande discrétion et bienveillance des
« Personnes »
porteuses de messages ou missives des hauts dignitaires destinés au grand Maître.
Anwamanë menait une vie paisible au manoir, elle avait grandi entourée d’elfes de la nuit, de dranei, d’elfes de sang,
d’humains et même de succubes, trolls et autres êtres vivant dans nos royaumes.
Son père, mage en exil, avait des alliances diplomatiques avec toutes les races, il aime à recevoir du monde,
discuter et s’informer des manigances et combats de pouvoirs menés aussi bien en Azeroth que Kalimdor et l’Outre Terre ….
Tous venaient lui demander conseil, car il était
« Le Maitre »
incontesté de son art et savait jouir d’une diplomatie déconcertante….
Il n’était autre que :
Héridalf Courseval !
Personne n’osait s’y frotter tant son intelligence, influence, savoir et connaissances étaient reconnus et redoutés de TOUS… !!!
Anwamanë, de retour au manoir, s’empresse dans le couloir des communs, il y fait humide et froid, les bougies vacillent rythmées par les courants d’air …
Personne dans le bureau de son père …
A petits pas, a l’affut d’être interpellée par l’assistante de son père pour avoir enfreint pour la énième fois l’interdit,
elle se faufile dans une large embrasure de la roche, descend les sept marches menant sur le
« Lieu ».
Une vaste salle, en sous sol, surplombée d’un balcon circulaire, étroit, totalement obscur permettant de voir sans être vu …
Comme bien souvent, elle trouve son père en ce lieu curieux, parfois seul il y reste de longs moments,
mais cette fois ci, il y a du monde à ses côtés …
Arf , elle ne le verra pas ce soir, elle dinera seule …
Mais ! Observant l’assemblée elle distingue un peu à l’ écart dans la pénombre,
un elfe dont l’allure et le port altier attirent son attention :
Un chasseur !
La joie s’empare de son petit cœur, elle passera une bonne soirée, les invités se feront une joie de conter leurs voyages lointains.
Et avec un peu de chance cet elfe chasseur lui contera mille aventures de chasse avec moult détails sur les techniques, le gibier,
les pièges qu’elle n’a pas encore le droit d’expérimenter, elle boira ses paroles et s’en bercera la nuit tombée
quand l’ennui et la solitude pointerons les absences et voyages de son père.
Avant de ne s’attirer les foudres de Héridalf et de se voir octroyer une punition, elle s’éclipse dans sa chambre.